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Privatisation de la SAQ

Est-ce que ce serait avantageux pour le consommateur?
Le dossier de la privatisation de la SAQ refait surface ces jours-ci. Du point de vue du consommateur, est-ce que la privatisation serait une bonne chose? À moins de réduire énormément les taxes sur le vin, on peut craindre que la privatisation entraîne une diminution du niveau de qualité des vins offerts.

Privatisation et réduction de taxe
Il faut bien s’entendre sur le terme privatisation. Bien sûr si le gouvernement dit qu’il abandonne son système spécial de taxation sur le vin et permet alors sa vente en le taxant comme les autres produits alimentaires, alors là oui, il y aura un avantage, car le prix des vins pourrait être réduit énormément et devenir ainsi du même niveau de prix que ce qui est en vigueur sur un marché libre comme aux États-Unis.

Toutefois, il semble peu probable que le gouvernement abandonne cette source de revenus de plusieurs centaines de millions de dollars. Alors, la seule chose, dont il serait question ce serait de privatiser le réseau de distribution et peut-être aussi celui des achats. Si c’est de cela qu’il s’agit, alors il n’y a aucun avantage pour le consommateur, tout au contraire.

La SAQ est le plus gros acheteur de vin au monde. Son pouvoir d’achat est très grand. Elle peut obtenir de très bon prix, souvent plus bas que ceux des négociants américains, britanniques et même français. Son réseau de distribution est très étendu et plutôt efficace.

Plusieurs réseaux
Essayons maintenant d’imaginer l’après privatisation. Il y aurait plusieurs réseaux de distribution, aucun aussi grand que celui de la SAQ, aucun n’aurait son pouvoir d’achat. Chacunes de ses compagnies aura payé ses vins plus chers.

Alors, pour le consommateur, cela se traduira par un moins grand choix. On devra visiter plusieurs magasins avant de trouver le vin recherché. Les conseillers en vin seront moins payés, donc probablement moins compétents. Aucun distributeur ne pourra se permettre de maintenir un stock de vins aussi élevé et varié que celui la SAQ [ 8300 vins ].

Une coopérative
En résumé, le vin sera plus cher, moins accessible et il y aura moins de variété.
Veut-on encore la privatisation? En fait, si le gouvernement veut se départir de sa société d’État, il devrait la vendre à une coopérative de consommateurs.
Mais est-ce que n’est pas déjà un peu ce qu’on a?

Marc André Gagnon
Vin Québec .com


La SAQ est-elle privatisable ? [LeDevoir];
Les impacts de la privatisation de la vente de la production des produits de l’Alcool en Alberta [IRIS].