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Le vin snob

Le vin snob, c’est le titre du dernier livre du maître sommelier Jacques Orhon.

Propos décapants sur un milieu qui a tendance à se prendre au sérieux.

Jacques Orhon n’en est pas à son premier livre sur le vin. Ici, il nous explique sa conception du vin dans ce livre gentiment pamphlétaire.

«Vous aurez compris que, si j’ai écrit ce livre gentiment pamphlétaire, c’est en pensant aussi à celles et ceux qui sont souvent désarçonnés devant leur verre de vin. Non pas qu’ils appréhendent le geste de se le porter au nez, puis à la bouche, mais ils ont peur d’exposer une ignorance imaginaire, entretenue par des individus qui se plaisent à compliquer pour rien le jus de la treille et son environnement.»

Les sujets abordés: le vin dollar; la dictature des notes; bio et nature; buveurs d’étiquettes; cépages et caricatures; le vin des stars; les jouets du vin; small n’est pas toujours beautifull: importation privée; oenologues vedettes; prix et promotions; sommelier ou snobelier;  et bien d’autres.

Quelques extraits
Prix des vins : «Tous les spécialistes s’entendent sur le fait que le coût réel de production d’un vin, aussi bon soit-il, ne justifie pas les prix de vente complètement sidérants que l’on trouve sur le marché».

L’habit du moine : «des chais d’arrivistes sans âme qui font du vin qui leur ressemble, sans âme non plus, malgré l’argent qu’ils font dégouliner devant vous.»

Un grand cru à 344 $ la bouteille «cette bouffonnerie en bouteille (…) pas meilleur qu’une bonne cuvée du Languedoc à 30 $.»

Le goût: «nous avons l’avantage de le posséder, la capacité de le parfaire et le bonheur d’en jouir».

Le snobisme: «Faites attention, entre autres, aux vins surévalués à la réputation exagérée. Il en existe un paquet (…) Mais des vins auréolés d’une supposée gloire qui en met plein la vue et qui ne méritent pas leur prix, il y en a à la pelle. Notamment, hélas, à l’appel de ceux dont les yeux brillent quand ils tombent à pieds joints dans le miroir aux alouettes d’une oenologie clinquante et prétentieuse. Le vrai vin n’a pas besoin de paraître comme les snobs invétérés, il n’a pas besoin d’artifice pour se rehausser, il est comme la plupart d’entre nous, tel qu’il est… né de parents qui nous transmettent leurs valeurs et leur personnalité. Il est fils de la nature, d’une terre et du soleil, puisqu’il vient d’un lieu qui l’a façonné, dans son origine et son authenticité.»

Le vin est le fils de la nature, c’est bien dit.

Snobelier: «on voit apparaître une personne qui se prend au sérieux, gratifiée d’une tête si grosse qu’elle ne pourra passer entre les portes».

Small is Beautifull: «de grandes maisons qui sont animées d’une philosophie qualitative à chaque étape du processus, et qui emploient des dizaines, voire des centaines de salariés, peuvent élaborer de très belles cuvées.»

M. Orhon étudie aussi le commerce du vin au Québec. Il y présente un point de vue intéressant sur la SAQ.

Un livre pour tous à lire en buvant un bon vin; pour apprendre, réfléchir et devenir «un meilleur dégustateur, maître de ses perceptions».

Jacques Orhon (40 ans d’expérience dans le monde du vin) est aussi l’auteur de plusieurs livres sur le vin dont certains traduits même en chinois. Bravo!

 

Le vin snob
Propos décapants sur un milieu qui a tendance à se prendre au sérieux
Jacques Orhon
Les Éditions de l’Homme, 263 pages.
Dans les librairies le 18 novembre.
27,95 $ (20,99 $ au format numérique) ISBN : 9782761943970

Voir un extrait d’une vingtaine de pages.