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Osoyoos Larose 2002, Okanagan

Je lis dans Le Soleil de ce matin que le vin rouge est bon pour les gencives. La belle affaire! La chercheuse Fatiha Chandad de l’Université Laval dit que «les polyphénols contenus dans le vin préviennent la multiplication des radicaux libres et réduisent la destruction des tissus des gencives.»

Ça tombe très bien. Hier soir, j’ai bu, à l’aveugle, un vin qui a eu un effet étonnant sur mes gencives. Aussitôt dans la bouche, les muqueuses de mes gencives se sont contractées violemment comme pour se protéger d’une agression. Mes lèvres se sont bloquées brusquement empêchant l’entrée de nouveau liquide. Puis mes dents sont devenus rugueuses, mes gencives sensibles et ma bouche pâteuse. Un des 15 dégustateurs présent, a dit «y a ochou e cha,in a » [Il y a beaucoup de tanin!]. Je n’ai pu répondre que «a o i», aucune consonne de sortaient de ma bouche.

Je pris une deuxième gorgée, et là encore, j’ai senti mes dents comme jamais. Je me suis rappelé alors les propos du neurobiologiste Patrick MacLeod qui affirme qu’on goûte par les dents. Est-ce que ce serait ce qui vient de m’arriver pour la première fois de ma vie. Pourtant, je goûte plus de 1000 vins par année.

Ce vin me semble tellement astringent, tellement rêche qu’il est difficile à boire. D’autant plus qu’il ne restait plus de pain pour soulager mes muqueuses.

Ça me rappelle lorsque je croquais dans les cerises à grappes dans ma jeunesse, qu’on appelait sisagrappe, et qui rendaient la bouche tellement pâteuse qu’on ne pouvait plus prononcer un mot.

On me dit que c’est un vin pour collectionner. Ah! … Bon! …Soit! Au risque de passer pour un grincheux, je dois dire que je préfère les vins… pour boire.

Quelle note alors lui donner? Il dégage pourtant de très beaux arômes. C’est un vin noir au nez ensoleillé [cuir, fruits écrasés, cassis…]. Il fait penser à certains bons vins australiens. Mais la bouche est surette, astringente, rêche, et il y a un arrière-goût de peinture.

À l’aveugle, je lui ai donné une étoile, en relisant mes notes ce matin, je lui ai enlevé l’étoile. Mais après la lecture de l’article du Soleil, je lui redonne son étoile pour raison de santé, celle de nos gencives.

Alors, quoi vous recommander?
Je ne peux pas vous dire : sentez ce vin, mais ne le buvez pas. Alors, si vous être du genre vinophiliste, collectionnez-le, un jour il sera buvable.

Si vous voulez améliorer votre collection, sachez que la SAQ vient de placer sur ses tablettes le millésime 2003. Il y en a beaucoup plus, le producteur Vincor a fait passé sa troisième récolte de 2200 à 5000 caisses.

Par contre, je ne crois pas qu’il sera meilleur pour les dents. On me dit qu’il est moins tannique. Il pourrait alors être intéressant d’y goûter.

Toutefois, il y a un hic, c’est que notre chère SAQ a profité de son opération très médiatisée de réduction de prix du 1er février pour … hausser de 6 $ le prix de ce vin! L’euro a beau avoir baissé, le BC dollar, lui, semble avoir augmenté plus vite que dollar Qc.

Une collection, ça se paye!

À lire aussi :
On goûte par les dents!

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Prix SAQ : 40,00$
Année : 2002
Couleur : Rouge
Région : Canada