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Achats de vin en ligne dans trois provinces

Le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique permettront à leurs résidants d’acheter en ligne du vin de chacune de ces provinces via un site internet commun.

Les premiers ministres de ces provinces en sont venus à une entente intérimaire afin de permettre à leux citoyens et producteurs d’acheter et de vendre du vin dans ce «marché commun» de trois provinces.

L’annonce en a été faite aujourd’hui par les premiers ministres Philippe Couillard, Kathleen Wynne et Christy Clark.

La première ministre de l’Ontario a annoncé que la LCBO mettra en ligne un site internet qui regroupera les vins produits dans ces trois provinces. Ce site sera accessible aussi via le site de BC Liquor et de SAQ.com.

Les consommateurs pourront ainsi commander en ligne des vins des autres provinces et le faire livrer par Postes Canada à la maison ou dans un magasin d’une des sociétés d’alcool.

Cette annonce a été faite à 11 h ce matin (heure de Whitehorse ou 14 h heure de l’Est) en marge de la conférence des premiers ministres des provinces du Canada.

Pourquoi ne pas permettre aux consommateurs de commander directement des vignerons des autres provinces?
Le premier ministre du Québec a répondu que cela sera plus compliqué et aurait demandé encore plus de négociations. «Ça aurait pris encore deux ans de négociations» a dit M. Couillard. En attendant de faire mieux, nous posons ce jalon et il y en aura d’autres. Au moins cela permettra en attendant aux consommateurs de commander du vin de l’Ontario et de la Colombie-Britannique et cela permettra à nos vignerons de faire connaitre leurs produits au reste du Canada. C’est un progrès pour les consommateurs et les producteurs.»

«Nous sommes en train de revoir le modèle d’affaire de la SAQ. La réflexion est en cour. C’est un jalon et il y en aura d’autres», a ajouté le premier ministre du Québec.

M. Couillard a aussi invité les autres provinces à se joindre à ce système commun d’achats en ligne. La Nouvelle-Écosse serait intéressée, dit-il.

Un comité de travail interprovincial sera formé afin de trouver des moyens d’améliorer la circulation du vin, de la bière et des spiritueux au pays.

La première ministre de la Colombie-Britannique poussait depuis quelques années ce genre d’entente. Les vins de sa province auront ainsi un accès au vaste marché de l’Ontario et du Québec. L’Ontario profitera aussi du marché du grand nombre  d’amateurs de vins du Québec.

Pour ce qui est du Québec, ce marché commun profitera surtout aux consommateurs friands de nouveautés et de découvertes, les vignerons québécois étant encore trop petits pour tenter de percer dans les deux autres marchés. Ils ont encore à convaincre et conquérir les consommateurs d’ici. De plus, d’ici quelques semaines, ils pourront commencer à vendre leurs vins dans les épiceries de la province.

La Colombie-Britannique produit l’équivalent de plus de 50 millions de bouteilles par année; pour l’Ontario c’est 84 millions de bouteilles. (Chiffres de 2011, Frank et Rimerman)

Cependant, les trois quarts de cette production sont constitués de mélange de vin canadien et de vin étranger. C’est du vin dit «élaboré au Canada» ou «Cellared in Canada» ou encore «International Canadian Blended». Le vin vraiment fait avec des raisins de ces provinces, ceux qui ont le label VQA, représentent 25 % de ces chiffres.

Le Québec déclare l’équivalent 50 millions de bouteilles de vin. Toutefois, plus de 90 % de cette production est le fait d’usines qui embouteillent du vin importé en vrac. La production de vin fait principalement de raisins québécois serait inférieure à 3 millions de bouteilles.

La direction de la SAQ dit accueillir favorablement cette annonce. «La SAQ travaillera de concert avec la LCBO et la LDB afin que l’accessibilité aux produits locaux des trois provinces concernées soit simplifiée pour leurs clients réciproques. Au final, ce sont eux qui seront gagnants!»

De son côté, le député conservateur fédéral Dan Albas qui représente la circonscription viticole de Central Okanagan—Similkameen—Nicola dit que cette entente est «un progrès, mais que c’est décevant. Ce n’est pas ça le libre échange.

Le défenseur du libre commerce du vin au Canada dit que les consommateurs de toutes les provinces devraient être autorisés à communiquer avec les vignerons du pays et se faire livrer leurs vins sans intermédiaire provincial comme la LCBO ou la SAQ.

  Les trois derniers paragraphes ont été ajoutés le 23 juillet à 9 h 40.