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Adaptation olfactive

Pourquoi l’odeur du vin disparait-elle ?

Nous dégustons un vin et il sent énormément la vanille, ou le caoutchouc, ou la cave humide ou l’écurie ou pire encore. Puis nous avons l’impression que cette odeur ou ces odeurs se sont dissipées.

Le vin sent mauvais, mais la mauvaise odeur disparait au bout de quelques minutes. 

Le vin dégage une odeur agréable que nous essayons d’identifier et plus nous nous efforçons de la sentir plus elle disparait.  Nous éloignons le verre quelques secondes, puis nous percevons de nouveau l’odeur.

C’est un phénomène étrange. En fait l’odeur, la bonne ou la mauvaise odeur est toujours là, mais nous ne la sentons plus. C’est ce qui est appelé l’adaptation olfactive et habituation olfactive.

Nous entrons dans une grange ou une écurie et ça sent mauvais. Toutefois au bout de 4 minutes, nous ne sentons plus cette odeur désagréable. C’est comme si notre cerveau nous protégeait.

«Effectivement, même si le stimulus est toujours présent et que le nerf olfactif envoie toujours des signaux, la cognition indique à l’individu que cette information n’est plus nécessaire

L’olfaction: déf., perception, adaptation et mémoire olfactive

C’est ce qui explique aussi que l’être humain ne sent pas sa propre odeur. Aussi, nous ne sentons plus le parfum que nous avons aspergé après quelques minutes. Ceci peut nous inciter a en ajouter encore plus.

Nous entrons dans la maison et ça sent le ragout qui mijote sur le feu, mais au bout de quelques minutes nous ne le sentons plus.

Il peut arriver aussi que nous pensions être face a un phénomène de réduction dans notre verre de vin; alors que c’est plutôt l’habituation. Ça bloque. C’est un peu comme si notre cerveau voulait nous protéger des mauvaises odeurs.

«Les résultats ont indiqué que l’odeur perçue diminuait de manière exponentielle: au bout de quatre minutes, le niveau de perception constatée suivait une asymptote.
Le phénomène d’adaptation résulte plus d’un processus cognitif que d’une diminution de la sensibilité à l’odeur. Effectivement, même si le stimulus est toujours présent et que le nerf olfactif envoie toujours des signaux, la cognition indique à l’individu que cette information n’est plus nécessaire.» (L’olfaction: déf., perception, adaptation et mémoire olfactive)

Plus nous insistons pour sentier le vin, moins il sent !

«L’adaptation sensorielle représente la réduction de la sensibilité, suite à une stimulation (Köster & de Wijk, 1991). Elle est observée dans toutes les modalités sensorielles, mais est particulièrement importante dans le cas des odeurs. Par exemple, quand on pénètre dans une pièce, on est capable de percevoir une odeur de lys, qu’il nous sera impossible, après quelques dizaines de secondes, de continuer à percevoir. » (Anne-Lise Saive)

Notre odorat est à l’origine un système de protection. Donc, s’il n’y a pas danger, notre cerveau cessera de nous transmettre l’information sur l’odeur. C’est pourquoi nous ne sentons généralement pas notre propre odeur. 

Cette adaptation à une odeur peut jouer des tours aux dégustateurs, surtout lorsqu’ils dégustent plusieurs vins. Car leur nez s’est adapté à la variété d’odeurs présentes dans les vins précédents. Les dégustateurs peuvent  ainsi perdre temporairement leur sensibilité aux arômes spécifiques d’un vin en raison d’une exposition continue à ces arômes.

Ainsi, si nous percevons une forte odeur de bois, de vanille dans un vin, le vin suivant pourrait nous sembler moins boisé, même s’il l’est tout autant, en vertu du phénomène d’habituation.

En résumé l’adaptation olfactive, également connue sous le nom de fatigue olfactive, se réfère à la diminution temporaire de la sensibilité aux odeurs après une exposition prolongée à un parfum ou à un arôme particulier.

L’habituation olfactive est un mécanisme naturel qui permet au système olfactif de se concentrer sur les nouvelles informations olfactives qui pourraient être plus importantes pour notre santé ou notre sécurité.

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L’olfaction: déf., perception, adaptation et mémoire olfactive

Les odeurs, une passerelle vers les souvenirs : caractérisation des processus cognitifs et des fondements neuronaux de la mémoire épisodique olfactive, Anne-Lise Saive

Olfactory bulb habituation to odor stimuli, Chaudhury et al.

Pourquoi ne sentons-nous pas notre propre odeur.

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