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Bordeaux 2012: pour acheteurs bien informés

Est-ce que le Bordeaux 2012 sera bon?
La météo n’a pas été clémente en 2012 dans le Bordelais.
Plusieurs centaines de journalistes sont rassemblés cette semaine à Bordeaux afin de déguster les grands crus encore en barrique et qui seront mis en marché bientôt en primeur.

À mi-parcours, les journalistes ont dégusté les vins de la rive droite, saint-émilion, pomerol, ainsi que les pessac-léognan de la rive gauche.

Nous avons joint à Bordeaux, via Skype, la journaliste québécoise Karyne Duplessis-Piché pour lui demander ses premières impressions.

Est-ce que le vin de Bordeaux 2012 est bon?
«Oui et non», nous répond Mme Duplessis qui a goûté cette semaine 150 vins parmi les plus grands des grands crus classés.

Cette année, après avoir goûté aux grands pessac-léognan, saint-émilion et pomerol, «on a vu quelques réussites, mais beaucoup de grands échecs, des maisons qui n’ont vraiment pas bien performé.»

Elle n’a pas encore fait le Médoc, «mais ce qu’on entend dire c’est que ce sera pire; alors on verra demain.»

Un millésime moins populaire
Il y a 1000 acheteurs de plus d’inscrits, mais selon l’Union des grands crus il y aurait moins d’acheteurs qui sont finalement venus. De plus, il y aurait beaucoup moins de journalistes des États-Unis. C’est donc moins achalandé.
«Le millésime semble moins soulever les passions.»

Une année de merlot
Après 150 vins dégustés; une centaine à venir, elle constate que c’est une année de merlot, même les producteurs de la rive gauche on mit plus de merlot qu’à l’habitude dans leurs vins. On voyait les années précédentes des 65 et 75 % de cabernet sauvignon, on verra moins cela cette année. Le merlot a mieux résisté aux mauvaises conditions climatiques.

«Le merlot a mieux muri alors le pourcentage de merlot montera à 40 voir 60 %.»

«Les meilleurs bordeaux 2012 semblent être surtout ceux de la rive droite et ceux qui contiennent plus de merlot de la rive gauche. C’est une généralisation, mais c’est ce qu’on retient pour le moment.»

Les prix
Les producteurs sont à l’écoute. Il y a des acheteurs qui font des pressions pour que les vignerons réduisent leurs prix.
Selon Mme Duplessis, les prix ne monteront pas, mais il ne baisseront pas beaucoup non plus.

Une belle expérience
La journaliste de La Presse qui en est à sa deuxième expérience à la semaine des primeurs de Bordeaux dit que c’est une formation superbe pour les journalistes et une source importante d’information. «On se retrouve avec la crème de la crème des journalistes du vin du monde. On mange et on discute avec les journalistes les plus expérimentés. C’est très instructif.»

Un millésime de journaliste
Quand tout est bon, quand le millésime est bon, l’amateur peut se fier à ses expériences comme consommateur de bordeaux.

Par contre, cette année, ce sera une année ou le travail des journalistes sera vraiment important, car la sélection s’avèrera vraiment très difficile. «On ne pourra pas acheter les yeux fermés même parmi les grands crus. Il y aura certes des bijoux, mais aussi des catastrophes.»

Il y aura de beaux vins plus faciles à boire rapidement que les 2010 et 2009 et même que les 2008. Certains deviendront des chefs-d’oeuvre dans 10 ans. Ce sera encore meilleur si on réussit à les payer moins cher, ajoute Mme Duplessis.

Sa conclusion: «je pense que si moi et mes collègues faisont un bon travail, vos lecteurs et mes lecteurs vont pouvoir faire une belle sélection.»

Nous pourrons lire les comptes rendus de Karyne Duplessis-Piché dans les pages et dans le site internet du journal La Presse

Le lendemain 11 avril
Karyne Duplessis envoie un message sur twitter
«Haut-Médoc, St-Julien, Pauillac et St-Estèphe, les rumeurs étaient fondées: souvent végétal, peu de matière. Quelques réussites à St-Estèphe.» https://twitter.com/robealabouche