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De la piquette à la SAQ ! ?

La nouvelle du Journal de Montréal, du Journal de Québec et de TVA disant que la SAQ vend du vin de dépanneur, donc du vin embouteillé au Québec a suscité beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux.

Les gens se sont sentis trompés par la SAQ. Les réactions sont à fleur de peau. «Irrespectueux, désolant, dégueulasse», s’est éclaté le député de Granby, François Bonnardel. «C’est un manque de respect complet envers la clientèle québécoise», ajoute-t-il. François Legault, le chef du parti Coalition Avenir Québec dit «je ne peux pas croire que le ministre va rester silencieux», face au refus du ministre Carlos Leitao de commenté ce dossier. (TVA)

Les commentaires sur internet sont tout aussi virulents «La devise de la SAQ :  L’important c $$$$$ , le reste on s’en SAQ.» «Honteux, mais je ne suis pas surpris», écrit un autre, «un problème d’éthique».

Des défenseurs de la SAQ ont bien tenté de tempérer le débat en écrivant que c’était le commerce normal, rien de particulier au Québec et en accusant le journaliste d’avoir choisi peu d’exemples; ça n’a pas empêché les détracteurs de la SAQ d’attaquer encore le monopole du vin sur les radios. (Dutrisac et Paul Arcan)

Ce qui m’a le plus étonné, s’est de constater que les gens ne savaient pas que la société d’État vend des vins importés en vrac. En fait, les gens sont surtout choqués d’apprendre qu’on leur cache quelque chose! Il est temps que la grande presse s’intéresse à ce que fait la SAQ, car la presse spécialisée du vin, sauf quelques exceptions, parle peu de l’aspect économique du vin.

Un journaliste de la télévision m’a dit aujourd’hui que c’est une nouvelle négative. Je l’ai repris en disant que non c’est plutôt positif. Plus les gens en savent, plus ils sont informés et plus ils pourront tenter d’améliorer le système.

On est encore devant une admiration béate du vin. Le vin c’est de la chimie et du commerce, et pas seulement du plaisir.

Comment faire pour ne pas se faire avoir?
C’est la question posée aujourd’hui. La réponse n’est pas facile. Même ceux qui fréquentent le vin tous les jours ne s’y retrouvent pas toujours!

Il faudrait plus d’informations et plus de transparence de la société d’État. Pourquoi ne pas le dire tout simplement que tel vin est importé en vrac, qu’un autre a x quantité de sulfite, qu’un autre a 5-10-15 grammes de sucre résiduel, que son pH est de 3,3 ou de 3,7, soit quatre fois moins acides.

La SAQ a republié aujourd’hui une liste des produits embouteillés au Québec qu’elle vend. Elle en a oublié, pourquoi?

Pourquoi ne pas l’indiquer sur la bouteille et sur son site. Un oenologue me dit aujourd’hui qu’il faut bien lire les étiquettes et contre-étiquettes. J’essaie, mais ce n’est pas toujours évident; en fait c’est rarement évident. Quelquefois si nous regardons attentivement nous pouvons les déceler, comme ici «Produit de l’Australie… Montréal, Québec, Canada» ou là «Australie-Méridionnale… Constellation Brands Québec.»

Les gens des communications de la SAQ ont beau répondre qu’ils suivent toutes les règles, que tout est conforme à la Loi; il semble que les consommateurs du Québec s’attendent à plus de leur société d’État!

Un quart du vin importé au Canada l’est en vrac, il faut bien qu’on le retrouve quelque part. Les bénéfices sur ces vins achetés 1 à 2 dollars le litre et revendus 11 à 18 $ la bouteille sont énormes, c’est tentant.

Ce ne sont pas nécessairement de mauvais vins, mais c’est un peu comme le Cheese Whiz face au Pied de vent, il y a tout de même une bonne différence.