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Êtes-vous prêts pour la consigne sur les bouteilles de vin?

Le verre n’est plus recyclé au Québec, ou si peu. Les citoyens continuent de mettre les bouteilles de vin dans leurs bacs à recyclage, mais ce verre s’entasse dans les centres de tri et une bonne partie est envoyée au dépotoir.

Dès 2010, 45 % du verre récolté était déjà envoyé directement aux dépotoirs. La situation s’est détériorée depuis la fermeture de l’usine Klareco de Longueuil en avril dernier. Cette usine traitait 80 % du verre collecté au Québec.

Le problème c’est que le recyclage du verre récolté dans les bacs à recyclage n’est pas rentable. C’est du verre qui se casse lors du transport et de la manipulation au centre de tri. Il a peu de valeur et ne servait qu’à faire de la poudre de verre à l’usine de Klareco de Longueuil qui la vendait aux États-Unis pour la fabrication de laine minérale.

Le verre recyclé de bonne qualité et non cassé provient plutôt de l’Ontario où un système de consigne a été mis sur pied il y a quelques années. Les consommateurs y retournent leurs bouteilles de vin vides aux magasins de bière et reçoivent 20 cents par bouteille. Même des gens de l’Outaouais en profitent en y retournant leurs bouteilles achetées à la SAQ.

Le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED) dit que «le problème avec le verre survient lorsqu’il est récupéré pêle-mêle dans la collecte sélective, il contamine alors les autres matières recyclables et il se contamine lui-même jusqu’à ne plus être recyclable sous forme de verre.»

L’organisme demande donc l’instauration d’un programme de consigne sur le verre comme cela se fait partout au Canada, sauf au Maniroba et au Québec. Même les territoires du nord consignent leur verre.

Karel Ménard directeur général du Front ajoute: «Aussi, quand on sait que 80 % des contenants de boisson non consignés en verre sont des bouteilles vendues par la Société des Alcools du Québec, on peut raisonnablement envisager la consigne sur les bouteilles de vins et de spiritueux comme une solution très simple et très concrète.»

Toutefois, le quotidien Le Devoir rapporte ce matin que Recyc-Québec en est encore à évaluer la situation et cherche des solutions.

Donc, êtes-vous prêt pour la consigne sur les bouteilles de vin, comme on le fait pour les bouteilles de bière et de boisson gazeuse?

L’Ontario a un programme de consignation des contenants de boissons alcoolisées depuis 2007.  Ce sont les magasins de bière The Beer Stores appartenant à un oligopole de fabricants de bières qui sont obligés de reprendre les bouteilles vides. Ils reçoivent 10 cents la bouteille, soit 30 millions de dollars. Les consommateurs achètent leurs vins au monopole LCBO qui facture 20 cents pour la consigne et récupèrent ces 20 cents dans les 800 magasins de l’oligopole de bière. Il n’ y a pas de collecte, il faut aller les porter dans ces magasins. Ce programme se nomme Bagitback.
Contrairement au verre provenant de la consigne, comme en Ontario, le verre provenant des centres de tri municipaux du Québec est considéré comme étant de piètre qualité parce que souvent contaminé, de couleurs mélangées et cassé. On ne peut pas s’en servir pour faire d’autres contenants de verre. L’usine montréalaise du plus grand fabricant de verre au monde, Owens-Illinois (O-I) importe d’ailleurs son verre recyclé de l’Ontario.

Les centres de tri croulent sous le verre, Le Devoir 7 août
Usine de recyclage fermée: une montagne de verre prend la poussière, Le Soleil, 29 juillet
Plus des trois quarts des bouteilles de vin vides iront au dépotoir, Vin Québec, 29 avril