Aller au contenu

LA SAQ VEUT CONCURRENCER LES ÉPICIERS DANS LEURS COMMERCES

ÉDITORIAL

Il faut avoir tout un culot!
Les dirigeants de la SAQ ont du front tout le tour de la tête!

Après avoir vu que leur équivalente en Ontario (LCBO) a installé 10 kiosques dans des épiceries (CBC), les dirigeants de la SAQ veulent installer des succursales entières avec leurs personnels dans les grosses épiceries du Québec, nous dit Marie-Ève Fournier dans La Presse d’aujourd’hui.

Les patrons de la SAQ leur demandent d’agrandir et de leur céder 1500 pieds carrés afin qu’ils puissent y vendre 500 produits du monopole.

Il faut tout un culot. La SAQ fait une concurrence déloyale aux épiciers en les forçant à vendre de la piquette embouteillée dans des usines au Québec. Une de ses usines (La Maison des Futailles) appartenait  il n’y a pas longtemps à la SAQ elle-même. Elle a dû s’en départir, le conflit d’intérêts était trop visible.

La SAQ et sa soeur la Régie des alcools interdisent aux épiciers d’indiquer le cépage des vins vendus et autres chinoiseries du genre.

La SAQ fait des ventes à répétition, alors que les épiciers doivent leur demander la permission pour offrir des rabais sur les vins. Conséquence, les ventes de vins ont fortement diminué aux épiciers. (Soit -2,7 %; -8 millions de $ l’an dernier, et 1,8 million de bouteilles de moins, soit une diminution de 3,5 %, selon le rapport annuel de la SAQ. Il faut dire ici que c’est en partie dû à une baisse des inventaires dans les entrepôts des épiciers.)

Il faut dire ici qu’il serait tout à fait normal — comme dans tous les autres pays civilisés — que le consommateur puisse acheter son vin (de qualité) tout en faisant l’épicerie.

Mais au lieu de permettre aux épiciers de vendre le vin embouteillé qui dort dans les entrepôts de la SAQ, elle veut aller s’y installer avec ses gros sabots et ses fonctionnaires.

La SAQ, malgré ses campagnes de rabais répétitives, a vu ses ventes, ses bénéfices et l’achalandage diminué au cours des 15 derniers mois. Elle propose donc aux épiciers de sauver le monopole. C’est un peu incongru!

D’ailleurs, une porte-parole de Loblaw a dit à La Presse: «il n’y aura pas ça dans nos magasins».

Les trois grandes chaînes de supermarchés Loblaws/Provigo, Sobeys/IGA et Métro contrôle 70 % du marché québécois de la distribution d’aliments. (RICG)

La solution serait plutôt de permettre aux 900 supermarchés de piger dans le stock de 8000 vins du répertoire de la SAQ et de pouvoir vendre ainsi des vins de qualité dans les Loblaw, Métro, Provigo et autre IGA.