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Le bouchon n’a pas d’impact dans les 20 premiers mois

Le type de bouchon n’a pas d’impact sur l’évolution du vin lors des 20 premiers mois en bouteille.

C’est ce que tend à démontrer une étude faite par Paolo Lopes docteur en oenologie à la faculté d’œnologie de Bordeaux.

M. Lopes et son équipe ont fait des tests sur des bouteilles obturées avec des bouchons de liège, des bouchons synthétiques [Supremecorq et Nomarcorc], des bouchons dits techniques [Aggloméré, Twin Top et Neutrocork] et des capsules à vis.

Ils ont noté que tous les bouchons laissent passer une certaine quantité d’oxygène. Ceux qui en laissent passer le plus sont les bouchons synthétiques qui sont très perméables dans le premier mois de mise en bouteilles.

Les capsules à vis et les bouchons en liège technique sont les plus imperméables. De leur côté, les bouchons de liège naturel occupent la position intermédiaire.

«The oxygen ingress rates into bottles were lowest in screw caps and “technical” corks [< 1 µL per day], intermediate in conventional natural cork stoppers [1 to 6 µL per day], and highest in the synthetic closures [> 6 µL per day]».

Des variations
Toutefois, la différence de perméabilité des bouchons de liège naturel est très variable d’un individu à l’autre. «comprises entre 1 et 6 µ L d’oxygène par jour [1 à 12 mois de stockage] et 0,1 à 3 µ L d’oxygène par jour [après 12 mois de stockage.]»

«Enfin, des expériences conduites directement sur un vin rouge [Saint-Emilion AOC, 100% Merlot] conservé 20 mois en position horizontale ont montré une évolution chimique et organoleptique du vin similaire et indépendant du type d’obturateur. Ainsi, on peut conclure que l’oxygène susceptible de diffuser à travers les obturateurs utilisés est trop faible pour avoir un impact sur l’évolution du vin rouge au moins pendant les 20 premiers mois de conservation.»

Une expérience de 10 ans
Mais, bien sûr, ces résultats ne sont que préliminaire. L’expérience doit se poursuivre encore sept ans. Le vin rouge utilisé [Saint-Émilions], contient une bonne quantité de tanins et autres matières phénoliques, ce qui le rend très résistant à l’oxydation. Du moins, dans les premières années de la mise en bouteilles.

Toutefois, d’ici quelques temps, les tanins vont se transformer, s’assouplir et il pourrait y avoir des différences notables selon les différents types de bouchons dans les années à venir.

L’industrie du liège
Pour le moment, l’industrie du bouchon de liège est satisfaite, tellement que M. Lopes a reçu un prix et une bourse du Groupe Amorim. Organisme qui se définit comme suit : «Groupe Amorim, né du liège en 1870 au Portugal, a fondé les bases de son développement sur cette extraordinaire matière première, à travers la production de cet humble mais inséparable compagnon du Vin : le bouchon de liège.»

L’étude de M. Lopes est disponible en format pdf sur le site du Groupe Amorim.

La version anglaise est datée du 15 décembre 2005.

La version française contient des chiffres un peu différents! Je suppose que ce sont des erreurs de traduction ou de transcription.

LOPES, P., SAUCIER, C., TEISSEDRE, P.L., GLORIES, Y.
Impact of storage position on oxygen ingress through different closures into wine bottles
Journal of agricultural and food chemistry 54[18] : 6741-6746