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LE SCANDALE DES VINS EN VRAC À LA SAQ (suite)

Du vin acheté en vrac à 84 cents et revendu de 10 à 16 dollars! (Voir Le Scandale des vins en vrac à la SAQ.)

Comment est-ce possible ?

Un vin payé 5 dollars par la SAQ nous est revendu 15 dollars. La SAQ fonctionne par «cout majoré». C’est-à-dire qu’elle ajoute des montants et des pourcentages déterminés au prix coutant, puis les taxes. Donc, plus elle paie cher, plus elle fait d’argent. C’est une méthode très bureaucratique. Elle peut agir ainsi parce qu’il n’y a pas de concurrence.

Alors, comment peut-on passer de 84 cents à 15 $ ?
   
         — En ajoutant un intermédiaire.

La SAQ est un monopole. Elle seule a le droit d’importer de l’alcool selon la loi fédérale.


(Extrait de la loi)
Interdictions
    3 (1) Nonobstant toute autre loi, nul ne peut importer, envoyer, apporter ou transporter, ou faire importer, envoyer, apporter ou transporter dans une province de la boisson enivrante provenant d’un endroit situé au Canada ou à l’étranger, sauf si cette boisson a été achetée par ou pour Sa Majesté ou le gouvernement de la province où elle est importée, envoyée, apportée ou transportée, ou un fonctionnaire ou organisme du gouvernement qui, en vertu du droit de la province, est revêtu du droit de vendre de la boisson enivrante, et si la boisson lui est consignée. »
(Loi sur l’importation des boissons enivrantes)

De plus, la SAQ écrit dans son document Politique d’achat et de mise ne marché de la Société des alcools du Québec que

La SAQ transige directement avec ses fournisseurs et ne reconnaît aucun intermédiaire dans ses transactions commerciales.»

Toutefois, la SAQ fait une exception pour le vin en vrac. Sa Majesté demande à d’autres de l’importer sous sa permission, puis de l’embouteiller et elle l’achète d’eux, comme nous le dit sa porte-parole.

Pour respecter la disposition de la loi fédérale, la SAQ autorise, au Québec, chaque importation de vrac par les embouteilleurs»

Grace à ce stratagème, la SAQ paie ainsi ce même vin plus cher.

Car si la SAQ achetait elle-même ce vin en vrac à 84 cents, elle pourrait nous le revendre en vrac à 3 dollars. Ou encore, l’embouteiller et nous le revendre 4 dollars.

Mais non, elle préfère l’acheter plus cher d’un intermédiaire et le revendre 6 dollars aux épiciers et environ 12 dollars dans ses propres succursales!

Ainsi, elle fait plus d’argent et en fait faire plus à ses collaborateurs : les embouteilleurs.

Par contre, le consommateur, lui, n’est pas gagnant à ce jeu-là. Il paie 15 dollars un vin qui ne vaut que 84 cents.

Alors, lorsque vous achetez ce vin en épicerie ou à la SAQ soyez conscients que cette bouteille ne contient que 84 cents de vin !

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Vous trouverez à cette adresse la liste des 700 vins en vrac vendus emboiteillés au Québec.

Commission des Finances publiques. Études des crédits 2019-2010
Demandes de renseignements particuliers de l’opposition (PDF)

Ventes de vins en vrac et embouteillés au Québec 2018-2019
Pages 148 à 159.