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Les guides du vin français arrivent

Les versions 2006 des guides de vins français commencent à apparaître dans nos librairies.

En général, on ne peut pas vraiment se fier à ces guides. Les descriptions qu’ils font des vins sont souvent très élogieuses et ne correspondent pas à ce qu’on peut acheter à la SAQ.

Vous lisez une description dans un de ces guides et vous allez acheter le vin pour vous rendre compte qu’elle ne ressemble pas du tout à la description qu’en donnent les auteurs de ces livres.

Des échantillons préparés par les vignerons
La principale raison c’est que les gens qui composent ces guides goûtent des échantillons fournis par les producteurs. Ils perdent ainsi toute crédibilité. Il est évident que les producteurs vont bien choisir leurs échantillons et envoyer leurs meilleures bouteilles. Ce qui ne correspondra pas à ce que vous allez trouver sur les tablettes.

De plus, ils goûtent souvent en présence du producteur qui est toujours très charmant et très sympathique d’ailleurs. Pour l’avoir fait à quelques reprises, je dois dire qu’on n’est pas très objectif dans ce genre de dégustation.

Avant d’acheter ces guides, il faut bien lire la page concernant leur méthode de sélection des vins. La plupart mentionnent qu’ils demandent aux producteurs de leur envoyer des échantillons.

Imaginer que vous voulez juger de la qualité des yogourts sur le marché et qu’au lieu d’aller les acheter au magasin, vous demandez aux producteurs de vous envoyer des échantillons en leur disant qu’ils vont être jugés sur ces échantillons et que les résultats seront publiés.

Voici des résumés de leur méthode de sélection de vin tels que rapportés par le site de Linternaute:

La Revue du vin de France
«ont demandé aux syndicats et interprofessions des producteurs d’organiser des dégustations à l’aveugle réunissant les vins de tous les vignerons souhaitant soumettre des échantillons de leur production.»

Petit Futé
«Ensuite, sont dégustés les échantillons que ceux-ci ont bien voulu envoyer.»

Patrick Dussert-Gerber
«a demandé à 2000 producteurs de toutes les régions de France de lui envoyer des échantillons.»

Même les réputés Bettane et Desseauve, qui ne sont plus à la Revue des vins de France, écrivent sur leur site «les vins que nous n’avons pu déguster parce que les producteurs inconnus ou célèbres ont refusé de nous les présenter chez eux ou à toute autre occasion.»

D’autres auteurs, comme GaultMillau, ne mentionnent même pas leur méthode de sélection.

La principale exception ce sont les guides de Robert Parker. Bien sûr, M. Parker goûte, lui aussi, chez les producteurs, mais souvent il achète les bouteilles qu’il déguste. Ce qui lui donne plus de crédibilité que les autres.

Les guides québécois
Les guides québécois, de messieurs Phaneuf et Chartier, vont sortir, eux, en novembre. Les vins que dégustent ces deux auteurs ne sont pas en général des échantillons. Il y a vraiment ainsi plus de chance qu’ils correspondront à ce que vous allez acheter.

Bonne dégustation


Des articles de la presse française sur l’arrivée de ces guides:
Le vin en guides [AFP-LeMonde], 17 septembre 2005
Dives bouteilles à livres ouvert [24 heures], 22 septembre