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Reportages promotionnels des journalistes du Soleil ?

Confusion au quotidien Le Soleil

Voici comment l’emploi abusif (ou erroné) des mots «journaliste», «équipe», «reportage», dans un quotidien de Québec, peut semer la confusion.

J’écrivais ce matin :

Que pensez de cette proposition du quotidien Le Soleil de Québec envoyée aux entreprises qui vendent du vin ou des accessoires de vin?

«Le Soleil vous invite à participer à la réalisation d’un tout nouveau dossier spécialement conçu pour les mordus de bon vin qui sera publié au cœur de notre quotidien le jeudi 20 novembre 2014.»

«Réservez votre espace publicitaire avant le 7 novembre et bénéficiez d’un reportage promotionnel (réalisé par notre équipe).»

2995 $ pour une page; 1555 $ pour 1/2 page… 650 $ pour 1/5 de page…

«À découvrir dans ce dossier :
• L’ABC du vin et de l’alcool  • L’art de la dégustation • Les nouveautés sur le marché  • La cote des vins  • Les accords vins et mets   • Les pastilles de goût  • Les accessoires  • Et plus encore !»

Ce qui m’a fait tiquer c’est «et bénéficiez d’un reportage promotionnel (réalisé par notre équipe)

Donc, si je vends du vin ou des accessoires de vin et que j’achète de la publicité, l’équipe rédactionnelle du quotidien Le Soleil va me faire un joli reportage promotionnel ! Est-ce bien cela ?

Que veut dire «Réservez votre espace publicitaire avant le 7 novembre et bénéficiez d’un reportage promotionnel (réalisé par notre équipe).» ?

Voici la réponse du Soleil
«Suite à votre courriel, en effet, nous offrons aux annonceurs dans ce dossier la possibilité d’avoir une collaboration rédactionnelle dans ce nouvel environnement, en effet, chacun des intervenants présents dans le dossier seront contactés par un de nos journalistes; une belle opportunité pour appuyer les positionnements.»

Ceux qui achètent de la publicité seront contactés par les journalistes du Soleil. Le travail des journalistes sera donc subordonné aux acheteurs de publicité!

Confusion
Suite à la publication de cet article, M.Frédéric Morneau, Directeur des ventes, cahiers spéciaux du Soleil nous dit, en fin d’après-midi, qu’il y a eu confusion dans le libellé du courriel; qu’on n’aurait pas dû mentionner le mot journaliste, mais qu’il s’agira plutôt «de rédacteurs publicitaires ou de pigistes qui appelleront les commerçants pour écrire un article qui ne sera pas signé et de plus le client aura droit de regard sur la rédaction finale de l’article. C’est le client qui approuvera l’article.» M. Morneau ajoute que ce sera une première au Soleil. Il dit qu’il est conscient qu’il peut y avoir confusion dans ce genre de publication, que malgré le fait que le mot «promotion» sera imprimé dans le haut de chaque page, qu’il se peut que le lecteur ne voit pas nécessairement que c’est de la publicité.
Le directeur principal de l’information du Soleil, Gilles Carignan, tient à me dire, aussi en fin d’après-midi, qu’aucun journaliste de la salle des nouvelles ne participera à ce cahier. 

En effet, il y a confusion dans l’emploi des mots «journaliste», «notre équipe», «reportage» de la part du personnel du quotidien.

Information ou publicité
Cette histoire (cet imbroglio) m’amène (en début de soirée) à poser une autre question.
Au lieu de laisser ce travail aux gens de la publicité, pourquoi l’équipe du Soleil ne fait-elle pas un vrai cahier d’information sur le vin avec de vrais journalistes (ou chroniqueurs vin ou auteurs) qui feraient alors de vrais reportages pour les mordus de bons vins?