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SAQ : 100 ans d’oppression

La Société des alcools du Québec (SAQ) fête ses 100 ans ces jours-ci.
En effet, la Commission des ligueurs a été créée par une loi le 25 février 1921 et elle est entrée en activité le 1er mai suivant et ouvre son premier magasin en 1926 selon un modèle importé de Suède.

C’est un vieux monopole d’État créé lors de la prohibition.

Nous aurons droit à beaucoup de propagande de la SAQ au cours des prochaines semaines et à des articles complaisants dans plusieurs médias.

Il faudra regarder cela avec un oeil critique, car l’histoire de la SAQ c’est aussi l’histoire de 100 ans d’oppression; 100 ans de brimades; 100 ans de limitation de liberté, un siècle de controle des consommateurs; 100 ans de dirigisme, un siècle de bureaucratie; 100 ans de police du vin, 100 ans de monopole de l’État sur un produit de consommation courant.

Encore aujourd’hui, ce sont des employés d’une société d’État qui décident quelles bouteilles de vin nous aurons le droit de mettre sur notre table et qui interdisent à plus de 7000 épiciers de vendre du vin importé de qualité.

Leur système de gestion des prix est désuet, déplorable, rigide et a mené à plusieurs scandales; à la méfiance et à la perte de confiance de nombreux consommateurs.

Le monopole n’est pas total, fort heureusement ! La bière locale n’est pas sous le joug de la SAQ et c’est un secteur très florissant. Par contre, on ne peut pas en dire autant du secteur de la bière importée qui est toujours sous le monopole de la SAQ qui s’en sacre et fait mal son travail dans ce secteur.

Heureusement aussi, les vins québécois ne sont plus sous l’emprise totalitaire de la SAQ. En effet, ce monopole lui a été enlevé en janvier 2017. Depuis cette date: les vignerons d’ici peuvent librement vendre leurs vins aux épiciers et ainsi le commerce du vin québécois (libre) est maintenant en forte croissance.

La SAQ se vante de donner 1 milliard de dollars au gouvernement. C’est faux. C’est un travestissement de la réalité. Non, la SAQ ne fabrique pas d’argent.  Est-ce que l’on dit que Petro Canada et Imperial Tobacco donnent des milliards aux gouvernements? Non, ce sont les acheteurs d’essence, de cigarettes et d’alcool qui donnent ces milliards aux gouvernements par l’entremise de ces sociétés. D’ailleurs, l’Alberta n’a pas de société des alcools et son gouvernement reçoit plus d’argent que le Québec par habitant sans vendre une goutte d’alcool.

Ce sont des employés de cette société d’État qui tentent de choisir à notre place. Depuis quelque temps, ils veulent nous inciter à boire plus de spiritueux et plus de boissons panachés. Ça coute moins cher et ça leur rapporte plus. La SAQ fait beaucoup de publicité pour ces boissons, pour le gin en particulier. Résultat ; l’été dernier ce fut une hausse de 22 % des ventes de panachés et de 8 % des ventes de spiritueux; contre seulement 2,5 % pour le vin qui est pourtant réputé meilleur pour la santé que ces autres boissons.

La très grande majorité des pays civilisés n’ont d’ailleurs pas de monopole des alcools et s’en portent très bien. Ici, au Québec, les vignerons du monde n’ont toujours pas le droit de vendre leurs vins dans les épiceries québécoises. Même les vignerons du reste du Canada n’ont pas le droit de vendre leurs vins dans nos épiceries. Pire, le Québécois est toujours interdit de faire venir du vin du Canada !

Les raisons de la création de ce monopole en 1921 n’existent plus aujourd’hui. Les règles byzantines et de la SAQ et de la vieille Régie des alcools doivent être revues. C’est devenu un ensemble de règles désuètes et une nuisance au libre commerce du vin.

La SAQ a de la difficulté à se moderniser et son système de vente en ligne est pitoyable.

Ce centenaire du monopole bureaucratique devrait être l’occasion de revoir ce vieux modèle d’affaires dictatorial; de voir comment le modifier, l’améliorer ou mieux le restreindre ou carrément l’abolir.  Il y a surement moyen de donner plus de liberté de choix aux consommateurs; plus de liberté aux vignerons d’ici et d’ailleurs; plus de revenus au gouvernement; plus de concurrence dans le choix des produits et des prix; plus de liberté aux commerçants locaux et internationaux et plus de liberté aux restaurateurs; aux bars à vin et permettre l’implantation de cavistes et l’importation plus libre de vin de qualité.

Pour quelques suggestions d’amélioration voir Action vin.

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