Aller au contenu

Salon des importations privées

Vous allez au restaurant, ou au bar à vin, vous découvrez un bon vin, le lendemain vous voulez l’acheter à la SAQ, vous apprenez alors qu’il n’y en a dans aucune succursale: c’est un vin en «importation privée».

Les restaurateurs s’alimentent de plus en plus à ce réseau. C’est un circuit parallèle autorisé par la SAQ.

Des agences, des restaurateurs font venir des vins en petites quantités, souvent de petits producteurs. Ce sont quelquefois des vins bio, ou des vins qui contiennent peu de soufre. Ces vins sont bien sûr inspectés, analysés, taxés, transportés et entreposés par la SAQ.

Cependant, ils ne vont pas sur les tablettes des succursales. Les restaurateurs et les clients doivent les acheter à la caisse auprès des agences spécialisées dans ce marché. Ce «sont généralement des vins qui ne sont pas vendus en volume suffisant pour intéresser la Société des Alcools du Québec.» (Raisonnance)

Ce système d’approvisionnement gagne en popularité. Il semble très apprécié des restaurateurs et de plus en plus par des particuliers qui y voient là un moyen d’obtenir des vins originaux. Des agences participent aux deux réseaux, privé et saq.

Certains des vins en importations privées deviennent assez populaires et finissent par aboutir sur les tablettes de la SAQ.

«Les avantages d’acheter de cette manière sont nombreux, car souvent l’agent met la main sur un petit lot de caisses qui entrent au Québec de façon sporadique. Vous pourrez donc avoir l’exclusivité en achetant tout le lot. Par la suite, vous pourrez le revendre à vos convives le prix que vous désirez…» (Philippe Lapeyrie)

Le système est critiqué par certains qui reprochent à des commerçants d’exagérer en les vendant trois à cinq fois le prix payé par l’agence (prix restauration SAQ). Le client n’a pas de repères puisque le vin n’apparaît pas sur la liste de la société d’État. De plus, les chroniqueurs vin parlent rarement de ces produits.

M. Pierre Birlichi de l’agence Raisonnance dit que cette critique n’est pas fondée. «Je dirai même plus : je mets au défi tout observateur de trouver 5 restaurants au pays qui pratiqueraient de tels coefficients. De mon point de vue, la norme est comprise entre 1.8 et 2.4.»

Quoi qu’il en soit, c’est un marché en pleine expansion. Un jour, l’ensemble des produits sera peut-être répertorié à un endroit ce qui permettra aux consommateurs d’en savoir plus. La SAQ avait dit qu’elle allait le faire : «ça deviendrait un nouveau répertoire» (La Presse, 25 septembre 2006). À cette époque, il y avait déjà 2400 vins en importation privée en circulation! Le projet serait toujours à l’étude.

D’ici là si vous voulez justement en savoir plus sur ces produits, il faudra alors profiter du Salon des importations privées qui se tiendra à Montréal lundi et mardi 9 et 10 novembre au Marché Bonsecours.

Selon les organisateurs, il devrait y avoir 500 vins à déguster et 80 vignerons à rencontrer. Ils proviennent de 8 pays: Australie, Autriche, Canada, Espagne, France, Italie, Portugal et les États-Unis.

Un total 33 agences participent à ce deuxième salon. «C’est l’occasion unique de découvrir des vins inusités, rares, tendances, provenant de petits vignobles moins connus, de pouvoir déguster et discuter avec l’artisan qui les élaborent», écrit dans un communiqué Alain Richard vigneron, propriétaire du restaurant Le Continental et président du RASPIPAV (Regroupement des agences spécialisées dans la promotion de l’importation privée des alcools et des vins).

Cette association regroupe 43 agences. Pour être membre, il faut que le chiffre d’affaires provienne majoritairement des ventes en importation privée.

Le public est invité au salon de 17 h à 21 h. Les droits d’entrée sont de 5 $, puis on doit acheter des coupons pour déguster. Les professionnels de l’industrie du vin sont invités à partir de 11 h.

Il sera possible de commander du vin à la caisse sur place.

Le Raspipav a un site Internet: www.raspipav.com.

  Des vins en importation privée commentées sur vinquebec.com…

  Texte rédigé le 31 octobre, édité le 8 novembre.