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Du bon vin dans les épiceries

Quand pourrons-nous acheter du bon vin dans les 6000 épiceries du Québec?

Chez notre voisin, le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il mettra fin au monopole de la LCBO et qu’il permettra la vente de vin dans les 8500 épiceries de la province.

Les épiciers pourront acheter du vin auprès de la LCBO qui deviendra ainsi le grossiste et le seul fournisseur de vin aux commerces privés.

Au Québec, les épiciers n’ont pas le droit d’acheter du vin de qualité auprès de la SAQ. Ils ne peuvent acheter que du vin embouteillé dans la province.

 

Flexitank
Conteneur à vin

Ce vin est importé en vrac, assemblé, arrangé et mis en bouteille par une poignée d’importateurs-embouteilleurs puis vendu à la SAQ qui le revend aux épiciers.

Ce vin importé en vrac au prix moyen de moins de 1 dollar le litre est vendu dans les épiceries à plus de 12 dollars le 750 ml.

Donc, après l’Alberta et la Saskatchewan qui permettent la vente de vin de qualité dans les épiceries – —  de vin embouteillé par le vigneron —  l’Ontario le fera aussi.

«Le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’à compter du 1er janvier 2026 au plus tard, les consommateurs pourront acheter de la bière, du vin, du cidre, des panachés, des seltzers et d’autres boissons prêtes à boire à faible teneur en alcool dans tous les dépanneurs, épiceries et magasins à grande surface à travers la province. Ce nouveau marché plus ouvert ouvrira jusqu’à 8 500 nouveaux magasins où ces produits pourront être achetés, ce qui représente la plus grande expansion de choix et de commodité pour les consommateurs depuis la fin de la prohibition il y a près de 100 ans. Les spiritueux comme la vodka, le gin et le whisky continueront d’être vendus à la LCBO.»

Cabinet du premier ministre de l’Ontario, 14 décembre 2023

Au Québec, c’est une bouteille sur quatre qui est achetée en épicerie. C’est 55 millions de bouteilles dans les épiceries contre 173 millions de bouteilles dans les succursales de la SAQ. Et il faut le dire, dans les dépanneurs et épiceries c’est surtout de la piquette vendu beaucoup trop cher. Du vin industriel, produit en grande quantité grâce à la viticulture intensive et à l’usage de nombreux engrais et pesticides. Ses producteurs recherchent la quantité au plus bas prix possible et non la qualité. (Voir Comment est fait le vin en vrac).

Le gouvernement de l’Ontario va faire encore plus d’argent. Car comme le dit Marcus Gee du Globe and Mail:

«L’idée selon laquelle les gouvernements perdent des sommes considérables lorsqu’ils abandonnent la vente au détail d’alcool est tout simplement fausse. La plupart de leurs gains proviennent des taxes sur l’alcool, qui continuent d’être collectées, qu’une bouteille de vin soit vendue dans un dépanneur ou dans un point de vente gouvernemental.»

En fait, les régies des alcools de l’Alberta et de la Saskatchewan ont privatisé leurs magasins de détail, mais conservé l’entrepôt qui importe le vin et c’est là qu’est collectée la part du gouvernement.

Ainsi l’Alberta fait plus d’argent avec l’alcool depuis qu’il a privatisé son monopole d’alcool. En fait toutes autres régies provinciales des alcools sont plus rentables que la SAQ. Elles remportent plus par habitant et plus d’argent par dollar dépensé. (Voir La SAQ le monopole des alcools le moins rentable au Canada).

La Colombie-Britannique permet aussi à ses épiciers d’acheter du vin de qualité auprès de la régie provinciale et de le vendre à ses clients.

Au Québec, il n’y a que 410 magasins de la SAQ, alors qu’il y a plus de 6000 dépanneurs et épiciers qui vendent du mauvais vin.

Il serait plus efficace de permettre à ces commerces d’acheter du vin de qualité à la SAQ et de le rendre disponible dans ces 6000 et plus points de vente. Ce serait à l’avantage des consommateurs, des commerçants et du gouvernement.

Au Québec, il y a 2700 épiceries; 3400 dépanneurs et 3200 autres magasins d’alimentation (fromageries, boucheries…)(Mapaq 2021)

La SAQ vend aussi dans ses succursales 153 produits importés en vrac

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