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La SAQ veut plus de vins en vrac

« L’intention, c’est d’avoir une masse critique de vin qui serait embouteillé au Québec et vendu sur les tablettes de la SAQ. »

C’est ce qu’a dit la présidente de la SAQ au journal LaPresse hier en fin de journée.

Le vin importé en vrac coute beaucoup moins cher que le vin importé en bouteille.

C’est 8,62 $ en moyenne par litre si importé en bouteille, mais seulement 0,92 $ par litre si importé en vrac. Ce qui donne 6,47 $ pour les vins en bouteilles de 750 ml et l’équivalent de 0,70 $ par bouteille si importé en vrac. C’est selon les chiffres de Wine by Numbers concernant l’importation de vin au Canada pour l’année 2021.


Wine by Numbers, World Import, 2021

L’an dernier, le Canada a importé 110 millions de litres de vin en vrac à 0,92 $ le litre, dont 24 millions de litres de vin en vrac d’Australie à un prix moyen de 1,21 $ le litre; 19 millions de litres d’Afrique du Sud à 0,71 $; 16 millions d’Argentine à 0,53 $; 15 millions de litres d’Espagne à 0,63 $…

Le vin en vrac d’Espagne revient donc à 0,47 $ la bouteille de 750 ml !

Ces vins sont embouteillés ici et vendus aux monopoles du Canada, dont la SAQ et ensuite revendues en partie aux épiciers.

Puis, ces vins sont vendus aux consommateurs à environ 12 $ la bouteille. C’est tout un bénéfice.

Au Québec, ce vin en vrac est importé par quelques compagnies qui ont un permis d’importation privée (Artera, Arista, Futailles…). Elles embouteillent ce vin puis le vendent à la SAQ.  Elles composent près de 600 marques. La SAQ s’en réserve une centaine et revend les autres aux épiciers. La société d’État en a revendu 47 millions de litres aux épiciers. La vente totale de vin  au Québec est de 176 millions de litres. Donc, environ une bouteille de vin sur 4 au Québec est du vrac. C’est 634,5 millions de dollars en ventes brutes.

Si la SAQ réussit son coup de vendre plus de vin importé en vrac, elle fera plus d’argent et sera peut-être moins souvent obligée de hausser les prix si fréquemment pour accroitre son dividende au ministre des Finances.

Si t’as pu d’argent pour un vin à 15 $

La patronne du monopole des vins a en lâché une bonne hier devant des hommes d’affaires du Canadian Club !

Au sujet des hausses répétées de prix qu’elle impose au vin elle a dit que si t’es pu capable de te payer un vin qui est maintenant à 15 $ t’as juste a en acheter un à 12 $ !

« S’il est difficile pour un client d’acheter une bouteille à 15 $, il peut en acheter une à 13 $ ou à 12 $. Il a le choix. » Dis la patronne de la SAQ, Catherine Dagenais, citée par le Journal de Montréal.

Le 22 mai, la direction de la SAQ a haussé les prix de 2550 produits, de 0,78 $ en moyenne.

Elle a invoqué la hausse des couts des producteurs pour se justifier. Toutefois, le problème c’est que lorsque la SAQ donne 38 cents aux producteurs pour les accommoder, elle ajoute automatiquement un autre 40 cents qui vont gonfler ses bénéfices. Elle ajoute une majoration de 115 % au prix coutant après transport.

Résultat des courses, les prix augmentant, les ventes de vin diminuent en volume. La SAQ ne pourra continuer éternellement comme ça. Elle devra donc trouver d’autres astuces pour venir chercher plus d’argent dans les poches des contribuables. La vente de vin en vrac — de moins bonne qualité, payé peu cher — et vendu au prix de la bouteille est peut-être sa nouvelle solution.

Voir aussi Comment est fait le vin en vrac.

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