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Les risques de consommation de l’alcool

Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage des substances a publié ces dernières recommandations concernant la consommation d’alcool.

L’organisme propose de réduire drastiquement les recommandations nationales sur le nombre de verres que nous pouvons consommer sans trop de risque.

Le risque augmente au premier verre selon l’organisme; mais il est dit faible; puis modéré pour 3 à 6 verres par semaine; au-delà de 6 verres, le risque est de plus en plus élevé selon l’organisme.

Actuellement, les recommandations canadiennes sont de ne pas dépasser 15 verres pour les hommes et 10 verres pour les femmes.

Pas plus de 6 verres par semaine au lieu de 15 c’est toute une diminution!

« Pour la majorité des maladies et des blessures, l’alcool a des effets néfastes nets sur la santé, quelle que soit la quantité consommée. »

Le document a été publié pour consultation publique et le rapport finale sera proposé au gouvernement canadien en novembre.

Dans son document, le centre dit que le nombre de décès par année de maladie cardiaque augmente de 7 % si on consomme 3 verres par jour; les décès de cirrhose augmentent eux de 300 %; de tumeur maligne de la bouche de 211 %; de cancer du sein de 58 %…

La mortalité de crise cardiaque est de 72 par 100 000 habitants au Canada. Celle de cirrhose est de 7 par 100 000; de tumeur de la bouche de 5,2; et celle du cancer du sein est de 28 par année par 100 000 habitants.

Donc, ce sont de fortes hausses, mais pour de petits chiffres. En effet, 72 morts de maladie cardiaque par 100 000 habitants, c’est un risque de mortalité annuelle de 0,72 %. Ainsi, une hausse de 7 % de ce risque donnerait toujours moins de 1 %.

Pour ce qui est du cancer du sein à 28 décès/100 000 personnes, ça donne 0,28 %. Une hausse de 58 % donne 0,44 %.

Donc, comme le dit le professeur Dan Malleck, spécialisé en santé publique de l’Université Brock en Ontario, ces chiffres sont à prendre avec un grain de sel.

« Dans ce nouveau rapport, la CSSA suit la distorsion normale que l’industrie de la santé publique applique au risque. Parler de risque accru peut être trompeur lorsqu’il n’y a pas d’équilibre entre le risque et la probabilité.

Par exemple, si un non-buveur a une chance sur 100 000 de contracter une maladie et qu’un buveur a deux chances sur 100 000, cela représente une augmentation de 100% du risque, ce qui semble assez grave. Cependant, la probabilité de contracter cette maladie n’est toujours que de 0,002 %. » (Brock prof weighs in on proposed Canadian alcohol guidelines)

De son côté, le docteur Martin Juneau de l’Institut de cardiologie de Montréal dit que

« J’ai lu les mêmes études et je n’en viens pas aux mêmes conclusions »
(TVA)

Un à trois verres de vin par semaine, c’est très peu ! Est-ce que les autorités vont suivre cette demande et recommander aux Canadiens de limiter leur consommation de vin, de bière à trois verres par semaines ?

À ce compte-là, il faudrait demander à la SAQ de limiter les achats à une bouteille par client; fermer les bars avant 22 heures et pourquoi ne pas interdire la publicité sur l’alcool et apposer un logo «danger» sur les bouteilles de vin !

Voir le document du Centre canadien sur les dépendances et l’usage des substances : Le projet d’actualisation des Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada : rapport final pour consultation publique [rapport], 66 pages.

Lire aussi :
La tendance est au resserrement, Catherine Handfield, La Presse;
Fruité, vif… et cancérigène, Nathalie Collard, La Presse.
J’ai lu les mêmes études et je n’en viens pas aux mêmes conclusions. TVA
La réponse d’Éduc’alcool, 23 septembre.

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