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Le Québec est un des plus gros fournisseurs de vin en vrac aux É.-U.

Le Québec est un des plus gros exportateurs de vin en vrac aux États-Unis.

Ça semble incroyable, n’est-ce pas?

L’organisme FranceAgriMer publie des chiffres sur les exportations de vin aux États-Unis. Ces chiffres mis en ligne hier nous apprennent que les importations de vin en vrac ont fortement augmenté aux États-Unis ces dernières années.

On y apprend aussi que les deux principaux exportateurs de vins en vrac vers ce pays sont le Chili et le Canada. Chacun d’eux accapare 26 % des parts de marché de vin en vrac importé aux États-Unis.

L’an dernier, c’était 31 % pour le Chili et 21 % pour le Canada.

Le Canada a ainsi dépassé l’Australie et l’Argentine.

Le Canada exporte donc plus de vin en vrac aux États-Unis que l’Australie, l’Argentine, l’Italie et l’Espagne.

Le Canada exporte même deux fois plus de vin en vrac aux É.-U. que l’Italie!

Le Canada a exporté 71 millions de litres de vin en vrac en 2015, selon les chiffres de Statistique Canada (exportations domestiques au format de 2 litres et plus).

Qui au Canada exporte tant de vrac?
Je supposais l’Ontario, mais non, c’est le Québec.

En effet, toujours d’après Statistique Canada, le Québec a exporté 45 de ces 71 millions de litres, pendant que l’Ontario n’en exportait que 8 millions, la Colombie-Britannique 0 et l’Alberta 18 millions. Étonnant!

Exportations domestiques, vin, litres (2015)
Canada 71 000 000
  Québec 45 000 000
  Alberta 18 000 000
  Ontario  8 000 000

Mais d’où vient ce vin exporté par l’Alberta et le Québec?
Est-ce de la réexportation?
D’après Statistique Canada, la réexportation de vin en vrac a été de seulement 19 231 litres pour tout le Canada et ce fut envoyé à Hong Kong et à Saint Pierre et Miquelon!

Donc, le Québec exporte 45 millions de litres de vin en vrac outre frontière. Pour vous donner une idée de ce que représentent 45 millions de litres, disons que les ventes totales de vin au Québec, en SAQ et en épicerie ont été de 160 millions de litres en 2014-2015, toujours selon les chiffres de Statistique Canada.

Donc, nous exportons en vrac, l’équivalent du quart de notre consommation totale de vin.

L’organisme fédéral nous apprend aussi que ces 45 millions de litres se sont vendus pour 26 millions de dollars. Ça ne fait pas cher le litre! Soit 0,58 $ le litre.

Comment ce fait-il qu’on ne peut pas avoir de vin à moins de 10 $ le litre au Québec, alors qu’on en vend 44 millions aux Américains à 58 cents?

Mais où va ce vin aux États-Unis?
Les chiffres de Statistique Canada nous disent que ça va principalement au Kentucky, en Illinois, en Arkansas et au Maine. Il y en a même presque 1 million de litres qui vont directement en Californie.

58 cents le litre, c’est une moyenne.

Les 21 millions de litres vendus à l’Illinois, en 2015,  l’ont été pour 4 millions de dollars; soit à 20 cents le litre. (Pour y être distillés peut-être.)

C’est un marché en pleine croissance puisqu’en 2010 le Québec exportait 10 millions des 13 millions de litres de vin canadien en vrac aux États-Unis.

D’après les tableaux des douanes compilés par Statistique Canada, l’exportation de vins québécois en vrac aux États-Unis a débuté en 1997 avec une expédition de 141 000 litres en Alaska. Puis cela a rapidement monté à 12 millions de litres en 2002, destiné presque entièrement au New Jersey. Puis, pour retomber à moins de 2 millions de litres en 2006; pour reprendre à 6 millions en 2008, principalement au Maryland; puis 10 millions en 2010; 17 en 2013; 36 en 2014 et notre 45 millions de litres l’an dernier. (L’Alberta a commencé en 2003; l’Ontario en 1988.)

Nous exportons du vin en vrac seulement aux États-Unis, sauf pour un petit 640 litres (1452$) à Saint Pierre et Miquelon en 2015. L’Ontario a aussi exporté une petite quantité à fort prix à Cuba: 62 000 litres (260 000$).

La production de vin fait avec des raisins vraiment du Québec est d’environ 2 millions de litres. Alors qu’est-ce que ce 45 millions de litres?

L’importation
Étrangement, le Québec a importé presque la même quantité de vrac en 2015, soit 44,5 millions de litres; principalement d’Australie et d’Espagne à un peu plus de 1,00 $ le litre.

Le dernier rapport annuel de la SAQ nous dit qu’elle en a vendu 41 millions de litres aux épiceries et dépanneurs et que la SAQ en a vendu elle-même plusieurs millions de litres dans ses succursales et agences en épiceries.

By Unknown early 1900s text writing in coptic and arabic [Public domain], via Wikimedia CommonsCeci n’explique pas cela. Alors d’où viennent ces 45 millions de litres que le Québec vend aux Américains moins cher que ce qu’on importe?

Les noces de Cana (da)
Et qu’en est-il de l’Alberta qui a exporté 18 millions de litres de vin en vrac et qui en a importé seulement 627 000 litres?

Il est tout de même étrange que Québec, qui n’est pas un grand producteur de vin, se trouve à être dans le peloton de tête des exportations de vin en vrac aux É-U avec de grands producteurs comme le Chili et l’Australie. Est-ce que cela ressemble aux Noces de Cana? — Ou sont-ce les noces de Canada?

Le Québec semble donc avoir développé une expertise dans le domaine du vin en vrac!

Sources :
Les importations étrangères – bilan 2015, FranceAgriMer, 28 juillet 2016
Statistique Canada, Base de données sur le commerce international canadien de marchandises, Tableau 980-0022   22. Exportations domestiques
Rapport annuel 2016 SAQ
Du vrac canadien aux États-Unis, Vin Québec, oct. 2015

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